L’électrosensibilité

Mis en avant

Qu’est ce que l’électrosensibilité ? 

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) écrit en 2005 :

« Depuis quelques temps, un certain nombre d’individus signalent divers problèmes de santé qu’ils attribuent à leur exposition aux champs électromagnétiques. Si certains rapportent des symptômes bénins et réagissent en évitant autant qu’ils le peuvent ces champs, d’autres sont si gravement affectés qu’ils cessent de travailler et modifient totalement leur mode de vie. Cette sensibilité présumée aux champs électromagnétiques est généralement appelée « hypersensibilité électromagnétique » (HSEM). »

Quels sont les symptômes de l’électrosensibilité ?

Les symptômes rapportés sont très divers. Il n’existe pas de profil symptomatique spécifique, ce qui signifie que les symptômes peuvent s’apparenter à d’autres troubles ou maladies. Ces symptômes sont également fréquemment rencontrés dans la « population générale ».

Selon l’OMS, l’hypersensibilité électromagnétique « est caractérisée par divers symptômes que les individus touchés attribuent à l’exposition aux CEM. Parmi les symptômes les plus fréquemment présentés, on peut mentionner :

  • symptômes dermatologiques (rougeurs, picotements et sensations de brûlure),
  • symptômes neurasthéniques et végétatifs (fatigue, lassitude, difficultés de concentration, étourdissements, nausées, palpitations cardiaques et troubles digestifs).

Cet ensemble de symptômes ne fait partie d’aucun syndrome reconnu.

Plusieurs auteurs ont analysé les symptômes décrits par des électro sensibles. Dans l’étude de Hillert et ses collègues (2002), le symptôme le plus fréquemment cité est la fatigue, suivie de problèmes dermatologiques au visage, de sensations de lourdeur dans la tête, d’irritation des yeux, de nez bouché ou encombré, de maux de tête, de difficultés de concentration, etc. Röösli et ses collègues (2004), quant à eux, décrivent en ordre décroissant des troubles du sommeil, des maux de tête, de la nervosité/angoisse, de la fatigue, des difficultés de concentration, des acouphènes, des vertiges, des douleurs dans les membres… Les résultats de Schüz et al. (2006) rejoignent les résultats précédents : le symptôme cité le plus fréquemment est la fatigue, suivie de difficultés de concentration, de troubles du sommeil, de lassitude, de mauvaise humeur, d’inconscience, de maux de tête, de sensations de faiblesses.

Chez certaines personnes, on observe une évolution de l’électro sensibilité vers la chronicité. Les conséquences sont diverses : souffrances physiques (sensation de décharges électriques dans le corps, picotements, oreilles qui chauffent, maux de tête,…) et psychologiques (occupation des pensées, état dépressif, stress,…), comportements d’évitement de l’exposition, organisation de la vie du patient autour de ce problème, absentéisme, incapacité de travail, isolement social.

Diagnostic de l’électrosensibilité

Il est difficile d’établir un diagnostic d’électrosensibilité car il n’existe pas de signes cliniques spécifiques objectivés ou de marqueurs patho-physiologiques spécifiques ou sensibles permettant de caractériser cette intolérance. Les symptômes et la souffrance de ces personnes sont réels, ils sont de deux ordres:

  • Liés à la perception d’un risque à l’exposition aux champs et aux craintes engendrées,
  • Liés à l’interdiction du phénomène électromagnétique avec le corps humain.

Dans l’étude de Röösli et al. (2004), les causes suspectées citées par les 167 électro sensibles interrogés étaient en ordre décroissant, les antennes de téléphonie mobile, suivies des GSM, des téléphones sans fil (type DECT), des lignes à haute tension, des transmetteurs de radiodiffusion, des écrans d’ordinateur, des lignes de train/tram, des transformateurs, des écrans de TV, des appareils électriques et de l’éclairage.

Il n’existe pas de réelle spécificité des symptômes en fonction de la source mais le rapport Bioinitiative qui a été validé par le Parlement Européen dans une Résolution votée le 04 Septembre 2008 qui, « vivement interpellé » par ce rapport et considérant entre autres l’hypersensibilité aux rayonnements électromagnétiques, recommande une révision à la baisse des normes d’exposition.

Nombre de personnes touchées par l’électrosensibilité

Le nombre de personnes déclarant souffrir d’électro sensibilité – aussi connue sous le nom d’électro hypersensibilité (EHS), croît chaque année. Selon certains experts et sur simples sondages, en Europe, la population concernée est estimée de 1 à 10 %, et approximativement 10 % des cas signalés d’électrosensibilité ont été considérés comme graves.

Les données présentées ci-contre sont des estimations basées sur des enquêtes réalisées auprès d’un large échantillon de personnes, et au cours desquelles différents types de questions étaient abordées.

  • 3,2 % de personnes électrosensibles en Californie (2005).
  • 1,5 % des répondants se disent électrosensibles en Suède (2002).
  • 6 % de la population allemande se dit électrosensible (2002).
  • 3,5 % des répondants se disent électrosensibles en Autriche (2008).
  • 2,7 % de la population étudiée (en Suisse) (2006) rapportent des effets négatifs sur la santé attribués aux champs électriques et magnétiques. 2,2 % rapportent avoir subi de tels effets dans le passé. Les femmes semblent plus exposées que les hommes (4.5% contre 1.7%)

Reconnaissance du syndrome comme maladie en Suède / amélioration en France de la prise en charge :

L’électrosensibilité est un syndrome reconnu en Suède où il est considéré comme une maladie à part entière. Certaines villes comme Stockholm, s’engage même à payer les travaux de rénovation permettant l’isolement des lieux de vie.

En France, cela n’est pas reconnu comme une maladie mais le gouvernement souhaite que les personnes dites électro sensibles soient mieux prises en considération. Elles se verront par exemple proposer une « prise en charge thérapeutique, médicale et sociale adaptée » à leurs symptômes. Des recherches seront entreprises pour expliquer « ces symptômes et leur lien causal avec les ondes électromagnétiques ».